« G comme GIEC » : épisode 4

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Dans ce 4e épisode de G comme GIEC, nous décryptons la 2e partie du rapport du GIEC publiée le 28 février dernier. Alors que le 1er volet sorti en août 2021 déclinait 5 scenarios d’évolutions liés au dérèglement climatique, entre projection cataclysmique et espoir, ce 2e volet décline les possibilités d’adaptation à ce phénomène pour renforcer la résilience de la nature et de la société. Explications.

Groupe de travail 2 du GIEC : les conséquences, l’adaptation et la vulnérabilité

Le GIEC est actuellement dans son 6e cycle d’évaluation (nouvelle fenêtre), au cours duquel le groupement International d’Experts sur le Climat produira les rapports d’évaluation de ses trois groupes de travail, trois rapports spéciaux, un affinement du rapport méthodologique et le rapport de synthèse. Le rapport complet de 4 000 pages, sera officiellement publié courant 2022, après son approbation par consensus par les 195 Etats membres.

Le GIEC se compose actuellement de trois groupes de travail et d’une équipe spéciale. Ceux-ci sont appuyés par des unités d’appui technique.

– Le Groupe de travail I (nouvelle fenêtre) se charge des éléments scientifiques de l’évolution du climat,

Le Groupe de travail II (nouvelle fenêtre) des conséquences, de l’adaptation et de la vulnérabilité,

– Le Groupe de travail III (nouvelle fenêtre) de l’atténuation du changement climatique.

Les groupes de travail se réunissent en assemblées plénières auxquelles participent des représentants gouvernementaux. Le principal objectif de l’Équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre (nouvelle fenêtre) est de mettre au point et d’affiner des méthodes de calcul et de compte rendu des émissions et absorptions de gaz à effet de serre à l’échelle nationale.

1er Volet du 6e rapport du GIEC : Sensibiliser et agir, vite !

En août dernier, le 1er groupe de travail a rendu son rapport, avec 5 scenarios, entre projection cataclysmique et espoir.

Cataclysmique, si rien ne change. « Les niveaux actuels d’adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques », prévient le Giec. « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes… L’humanité ne le peut pas » précise le résumé technique.

De l’espoir, si nous agissons vite, collectivement. Si les 1ères conclusions du GIEC sont extrêmement alarmistes, elles proposent à l’Humanité de changer son destin en prenant très vite des mesures drastiques.

2ème Volet du 6e rapport du GIEC : Impacts et capacité d’adaptation – les experts tirent la sonnette d’alarme !

Le groupe de Travail II, qui a publié le 2e volet du 6e Rapport du GIEC le 28 février dernier, a analysé des milliers d’études pour dresser un panorama des impacts du dérèglement climatique à partir de l’observation des écosystèmes, de la biodiversité, des sociétés humaines à l’échelle globale et régionale.

Le groupe de Travail II a ainsi travaillé sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes au changement climatique.

 

A RETENIR :

  • Le rôle important de la justice sociale dans l’adaptation au changement climatique.
  • Sans changement, il sera impossible de s’adapter.
  • Les modèles actuels de développement non durable augmentent l’exposition des écosystèmes et des personnes aux risques climatiques.
  • Si des progrès dans la mise en œuvre de l’adaptation ont été observés dans tous les secteurs et toutes les régions du monde, ils sont répartis de façon inégale.
  • Il existe des options d’adaptation réalisables et efficaces qui peuvent réduire les risques pour les personnes et la nature. Ces options diffèrent selon les secteurs et les régions.
  • Des réponses globales, efficaces et innovantes peuvent exploiter les synergies et réduire les compromis entre adaptation et atténuation.
  • Le développement résilient au climat est possible lorsque les gouvernements, la société civile et le secteur privé font des choix de développement inclusifs qui donnent la priorité à la réduction des risques, à l’équité et à la justice.
  • La sauvegarde de la biodiversité et des écosystèmes est fondamentale pour un développement résilient au climat, compte tenu des menaces que le changement climatique fait peser sur eux et de leur rôle dans l’adaptation et l’atténuation.

Chiffres clés du groupe de travail II :

270 auteurs représentant 67 pays

675 auteurs collaborateurs

34 000 références scientifiques

2e Volet du 6e rapport du GIEC : les chiffres à retenir 

  • 3,3 milliards d’humains vivent dans des contextes très vulnérables au changement climatique.
  • Depuis 2008 : Plus de 20 millions de personnes ont migré à l’intérieur de leur pays en raison d’aléas climatiques.
  • D’ici 2030 : jusqu’à 132 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté.
  • D’ici 2050 : 1 milliard d’habitants des régions côtières seront menacés par la montée des eaux ou les submersions marines.
  • D’ici 2050 : 30 000 morts/an en Europe avec une augmentation du réchauffement climatique plus rapide que la moyenne.
  • La France est l’un des pays européens les plus menacés : on pourrait compter 4 000 morts/an en raison des vagues de chaleur extrêmes si les émissions de gaz à effet de serre restent élevées.
  • Agriculture : 8% des terres actuellement cultivables ne le seront plus d’ici 2 100.
  • Impacts sur la biodiversité : entre 9 et 14% des espèces impactées pour un réchauffement de +1,5° / entre 13 et 39% des espèces impactées pour un réchauffement de 4°.
  • Infrastructures menacées : 10 milliards de dollars menacés dans les zones sujettes à des inondations exceptionnelles.
  • 30 à 50% des terres et des mers doivent faire l’objet de protection, contre 15% des terres – 21% des écosystèmes d’eau douce et 8% des océans qui le sont aujourd’hui.

« Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction »

« Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction », a déclaré Hoesung Lee, le Président du Giec qui ajoute dans un communiqué « Il montre que le changement climatique provoqué par les humains est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. »

« Ce rapport reconnaît l’interdépendance du climat, de la biodiversité et des populations humaines et intègre davantage les sciences naturelles, sociales et économiques que les évaluations précédentes du GIEC », explique Hoesung Lee.

Pour compléter ce deuxième volet, la contribution du Groupe de travail III au sixième rapport d’évaluation devrait être publié début avril 2022.

La synthèse globale de ce sixième rapport, devrait être terminée au cours du deuxième semestre 2022.

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