Le 2 février, les zones humides sont à l’honneur à l’occasion de leur journée mondiale qui a pour thème cette année « Il est urgent de restaurer les zones humides (nouvelle fenêtre)« . Si vous êtes passés à côté de l’événement, pas de panique, on vous offre une séance de rattrapage.
Zones humides : des milieux exceptionnels à protéger
Les milieux humides représentent 6% des terres émergées et figurent parmi les écosystèmes les plus riches et les plus diversifiés de notre planète (Skinner & Zalewski, 1995), abritant d’innombrables espèces de plantes et d’animaux : 50% des espèces d’oiseaux en dépendent.
Selon le code de l’environnement, les zones humides sont des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ». (Art. L.211-1 (nouvelle fenêtre) du code de l’environnement).
La convention internationale de Ramsar (nouvelle fenêtre) a adopté une définition plus large que la réglementation française : « les zones humides sont « des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres ».
Les milieux humides de France métropolitaine (nouvelle fenêtre) couvrent environ 1,8 millions d’hectares, soit 3% du territoire (hors vasières, milieux marins, cours d’eau et grands lacs). Les récifs coralliens, les mangroves, les herbiers marins et les milieux tourbeux sont parmi les milieux humides d’Outre-mer français (nouvelle fenêtre) les plus remarquables. La France avec près de 55 000 km² de coraux soit 10% des récifs coralliens mondiaux, a entre ses mains un capital inestimable.
Au cours du dernier siècle, plus de la moitié des milieux humides a été détruite. Ces milieux sont encore aujourd’hui menacés en raison de l’urbanisation, de l’intensification de l’agriculture ou encore des pollutions…
Les activités humaines sont à l’origine de la régression des milieux humides. L’urbanisation, le développement d’infrastructures et d’autres aménagements lourds sont responsables de la disparition de milieux humides. Certaines activités ont des effets plus progressifs ou plus complexes : perturbation de l’alimentation en eau des milieux à cause des équipements fluviaux, drainage à finalité agricole, introduction d’espèces exotiques envahissantes…
Bien d’autres menaces pèsent sur les milieux humides comme la pollution des eaux ou le réchauffement climatique.
Le 2 février, on célèbre chaque année la signature de la Convention sur les zones humides
Le 2 février 1971, la Convention sur les zones humides était signée dans la ville iranienne de Ramsar. Ce traité intergouvernemental sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. On compte 172 partie contractante. En signant la Convention, chacune s’engage à inscrire au moins une zone humide sur la Liste des zones humides d’importance internationale (nouvelle fenêtre). Il y a plus de 2000 Sites Ramsar sur le territoire de plus de 160 Parties contractantes à la Convention, dans le monde entier. La surface totale de sites désignés est de 254,691,993 ha.
Carte mondiale des zones humides :
https://rsis.ramsar.org/fr?language=fr (nouvelle fenêtre)
La Convention est entrée en vigueur en France le 1er décembre 1986.
Notre pays compte (21/10/2021) 52 sites inscrits sur la Liste des zones humides d’importance internationale (Sites Ramsar), ayant une superficie totale de 3,7 millions d’hectares, en métropole et en outre-mer.
En Centre-Val de Loire, la Brenne a été inscrite le 8 avril 1991 comme zone humide d’importance internationale au titre de la Convention Ramsar sous le numéro 518.
La richesse écologique de la Brenne est liée à l’ensemble des milieux naturels dont l’étang constitue le point d’orgue. On y rencontre 25 des 56 classes de végétation décrites en France métropolitaine en 1969. La Brenne abrite ainsi un ensemble remarquable de communautés végétales des milieux humides. Cette diversité, liée aux milliers d’étangs et de mares, permet à la Brenne d’être un site à fort enjeu naturaliste, notamment pour les plantes aquatiques et amphibies avec la caldésie à feuilles de parnassie, l’avifaune nicheuse avec la guifette moustac, l’avifaune hivernante avec le fuligule milouin et la grue cendrée, et les reptiles avec la cistude d’Europe.
Biodiversité : La Brenne, habitat remarquable d’une faune et d’une flore exceptionnelles ! Chiffres clés
- 310 espèces d’oiseaux, dont 186 espèces protégées, ce qui fait de la Brenne un site important aussi bien pour la reproduction, que la migration ou l’hivernage ;
- 15 espèces d’amphibiens, d’importantes populations de grenouilles vertes, de crapaud calamite et de pélodyte ponctué ;
- 2 000 espèces d’insectes identifiées, dont 150 remarquables, et un peuplement exceptionnel de libellules (62 espèces sur les 91 présentes en France)
- Plus de 1 500 espèces dont 275 remarquables.
Pour aller plus loin :
Partager sur