"Vies d'ordures en Région Centre-Val de Loire. Voyage au cœur de nos poubelles" est une exposition construite à partir des savoirs pluridisciplinaires des chercheurs dans un objectif de médiation et communication des connaissances scientifiques au grand public. Accompagnée d’événements sur la même thématique à l’échelle de la métropole, cette exposition se tiendra du 13 mai au 16 juillet 2022, dans la serre du Jardin botanique de Tours. Ce projet s’inspire d’une exposition "Vies d’ordures. De l’économie des déchets", présentée au Mucem (Marseille, 2017). Ainsi que l’écrivent les commissaires dans le catalogue, les "Vies d’ordures", au-delà du jeu de mot, racontent nos manières de vivre. Elles parlent de celles et ceux qui cohabitent avec les rebuts, les collectent, les trient, les transforment. Elles nous invitent à aller à la rencontre des hommes et des femmes du déchet, chiffonniers, récupérateurs, éboueurs, mais aussi entrepreneurs, ingénieurs, inventeurs ou militants. "Regarder ce que nous faisons de nos restes, c’est donc regarder notre monde" (D. Chevallier, Y. Tastevin, 2017). Contributeurs scientifiques de l’exposition marseillaise, forts de cette expérience muséale et avec le soutien du Mucem, nous proposons de transposer "Vies d’ordures" à Tours, en substituant à la focale méditerranéenne une focale locale. Plus précisément, l’exposition "Vies d’ordures" a pour objectif la diffusion des savoirs et l’ouverture d’un espace de dialogue avec la société autour de la question des déchets de plus en plus présente dans les consciences, les discours et les actions. Aujourd'hui, il va de soi que trier, recycler, réemployer et diminuer notre production de déchets est "l'affaire de tous", de l'habitant au gestionnaire, du militant associatif au politique, en passant par tous les autres acteurs ayant à faire avec les déchets. Le déchet, fait social total, convoque notre passé, notre culture, nos modes de vie, de production et de consommation. Il nous concerne au quotidien et localement ; il engage notre avenir (déchets nucléaires) et l’échelle monde (pollutions terrestres, marines, spatiales...). Il est porteur d’injustices sociales et spatiales. L’exposition abordera ces problématiques, mais elle se donne le défi d’éviter le catastrophisme et le défaitisme. Dans ce but, elle mettra en lumière les savoir-faire passés et présents qui sauvent le déchet de la mise au rebut pour l’examiner au prisme de sa valorisation. À partir d’enquêtes-collectes locales, l’exposition articulera l'économie des déchets, depuis leur collecte, traitement, recyclage et réemploi avec celles et ceux qui les gèrent, en vivent et, parfois, les subissent. À nos yeux, la valorisation du déchet passe nécessairement par la valorisation de ces "travailleurs des déchets" peu visibles. Dans une première partie générique, aux échelles nationales et internationales, l’exposition illustrera les travaux des chercheurs et présentera des archives et objets muséaux. L’échelle locale, occupant la moitié de l’exposition, mettra à l’honneur les activités et initiatives des acteurs et des associations. Seront présentées les filières de traitement des déchets à partir d’une cartographie interactive, d’objets, de photographies et de films. L’expertise technique et l’ingéniosité des entreprises et opérateurs locaux du recyclage et réemploi seront convoquées. En accès libre, destinée au grand public et aux jeunes, cette exposition a une visée didactique, mais aussi esthétique. La scénographie guidera le visiteur et la mise en scène des éléments de l’exposition fera fortement appel aux arts plastiques. Autrement dit, nous promouvons une approche du déchet scientifique, pédagogique et ludique, culturelle et artistique. Bénédicte Florin, responsable scientifique, Pascal Garret, Commissaire