Le dérèglement climatique, c’est l’affaire de tous
En 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)* a recommandé dans un rapport de contenir le réchauffement climatique à 1,5 degrés maximum. Au-delà, notre planète s’expose à des événements climatiques extrêmes encore plus fréquents, mettant en péril notre écosystème, notre sécurité alimentaire, notre santé et nos ressources.
Pour atteindre cet objectif, il est urgent de passer à l’action et d’engager une transition rapide et de grande ampleur en matière d’énergies, d’usage des sols, de transports, de bâtiments et de systèmes industriels.
D’ici 2050, la France s’est engagée, comme l’Union Européenne, à atteindre la neutralité carbone. Un pacte matérialisé en 2015 par l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique, en compagnie de 195 délégations internationales.
À l’échelle des territoires, les Régions sont invitées à adopter un plan d’actions destiné à mettre en œuvre localement les objectifs nationaux. Il s’agit du Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET).
Décidée à répondre concrètement à la crise écologique, la région Centre-Val de Loire a engagé la COP régionale dès 2019, afin de passer des ambitions aux actions. C’est le seul moyen d’atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés à l’échelle nationale et européenne. Ainsi, alors qu’une crise sociale se profile suite à la crise liée à la COVID-19, celle-ci confirme la nécessité d’un changement de modèle. C’est finalement le même combat que celui que nous devons mener pour l’environnement. Les crises sont systémiques, nos réponses doivent l’être également. Au cœur de cette mobilisation la transition écologique n’est ni une contrainte, ni une punition supplémentaire mais bien au contraire le chemin sur lequel tous les acteurs du territoire doivent s’engager.
La COP régionale est donc une initiative ambitieuse, inédite, pour faire de notre région un territoire juste socialement et responsable écologiquement.
*Créé en 1988, le GIEC est composé de centaines de scientifiques de multiples disciplines du monde entier. Il a pour but d’éclairer les dirigeants politiques en produisant des évaluations précises de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur l’évolution du climat, ses causes, ses répercussions et sur les moyens d’y faire face.
Faisons le point
Selon le rapport des experts du GIEC daté d’octobre 2018, le climat mondial se réchauffe graduellement, et il faut craindre des conséquences de plus en plus importantes sur notre environnement et nos sociétés, dans les décennies à venir.
Les constats actuels et les prévisions :
- Le climat mondial s’est réchauffé d’1°C en moyenne depuis la période préindustrielle (XIXe siècle). Les gaz à effets de serre (GES) dus à l’activité humaine en sont la cause.
- Si la progression se poursuit, +1,5° C entre 2030 et 2052, et +3°C d’ici 2100 sont à prévoir.
- Notre écosystème, notre alimentation, notre santé et nos ressources vont être impactés. +1,5°C, ce sont 100 millions de personnes dans le monde touchées à cause des effets sur l’agriculture. Ce sont potentiellement des dizaines de millions de personnes obligées de migrer vers de nouvelles terres, à cause de la montée des eaux ou de la désertification.
Et dans notre région ?
Notre pays connaît une succession de phénomènes climatiques extrêmes, en particulier des canicules et de fortes précipitations. C’est un constat que nous faisons toutes et tous, quelle que soit la région où nous habitons. De plus en plus fréquents et intenses, ces effets du changement climatique commencent à impacter nos activités et nos modes de vie au quotidien.
À l’échelle du Centre-Val de Loire, les conséquences du réchauffement climatique sont nombreuses, comme l’indique le schéma ci-dessous :
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans notre région
A l’échelle du Centre-Val de Loire, les émissions de gaz à effet de serre s’élèvent à environ 19 millions de tonnes équivalent CO2*. La séquestration nette du carbone sur le territoire, via notamment l’accroissement forestier, est estimée à – 5 millions de tonnes équivalent CO2* « absorbant » ainsi environ ¼ des émissions de la région. En d’autres termes, la région produit donc trois fois plus de rejets polluants que ce qu’elle peut en absorber.
La majorité des émissions provient des secteurs suivants :
- Le transport routier pour 32% (logistique et déplacements des particuliers) ;
- L’agriculture pour 23% ;
- L’industrie pour 19% ;
- Le résidentiel pour 17%.
Bien qu’une baisse des émissions soit observée depuis 2008 en Centre-Val de Loire, cette tendance n’est pas suffisante pour limiter le réchauffement climatique à hauteur des engagements nationaux et régionaux.
*La tonne équivalent CO₂ est l’unité usuelle internationale dans laquelle on exprime le bilan carbone (ou CO2 ou gaz à effet de serre) d’une activité, d’un territoire, d’un site, d’un produit, etc. Cette unité de mesure permet d’exprimer intelligiblement les impacts des différents gaz à effet de serre (CO2, NH4, N2O, HFC, etc.) sur l’atmosphère en les ramenant à une unité unique.
La région Centre-Val de Loire passe de l’ambition à l’action !
Afin d’avancer dans la quête de solutions aux problèmes environnementaux présents et à venir, la région Centre-Val de Loire a lancé en 2019 sa première COP régionale énergie-climat.
Son but est de fédérer tous les acteurs de la transition écologique au sein d’une même structure afin de créer la synergie nécessaire à la réalisation du monde de demain. Elle a pour vocation d’encourager le maximum d’acteurs possible, dans toute leur diversité (citoyens, entreprises, collectivités territoriales, agences publiques, établissements financiers, etc.) à prendre des engagements communs, et à avancer collectivement pour les réaliser. Car ce n’est qu’en dialoguant et en travaillant tous ensemble que nous passerons de l’ambition à l’action !
Cette démarche collective à long terme permet à toutes et tous de s’engager et d’agir pour accélérer la transition vers un territoire résilient et sobre en carbone. Comme le cycle COP international, la COP régionale est un processus continu. Tous les deux ans, un retour est fait sur les résultats de la période, de nouveaux objectifs sont définis, avec une stratégie et des moyens concrets pour y répondre. A l’issu de ce travail, un nouvel Accord COP est rédigé et signé par la région et ses partenaires.
En bref, la COP régionale est la traduction locale des objectifs globaux de lutte contre la catastrophe écologique.
Objectifs climat-énergie de notre région !
La première édition de la COP Centre-Val de Loire est lancée avec comme références :
- Les objectifs nationaux et européens fixés dans les Accords de Paris, signés après la COP21 de 2015, qui ambitionnent notamment d’atteindre la neutralité carbone* d’ici 2050
- Les objectifs fixés dans le cadre du schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET)** du Centre-Val de Loire.
*C’est le principe selon lequel la quantité de gaz à effet de serre émise doit être égale à la quantité de gaz à effet de serre capturée (par exemple par les forêts ou les sols). Pour parvenir à la neutralité carbone, différentes actions sont mises en place : des territoires « zéro émission de gaz à effet de serre » grâce aux énergies renouvelables, aux véhicules propres ; une réduction de l’empreinte carbone ; des actions de compensation en finançant des actions de réduction ou de stockage sur d’autres territoires.
**Le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) est un schéma régional de planification qui fixe les orientations en matière d’équilibre du territoire, de transports, de climat, de biodiversité ou encore de déchets à moyen (2025/2030) et long terme (2050).
Ainsi, pour atteindre les objectifs définis par ces divers documents, la COP régionale s’est donné cinq cibles, et donc cinq leviers d’action prioritaires.
En tout premier lieu, la protection des milieux naturels et de la biodiversité, essentiels en vue de construire un territoire résilient* à moyen terme.
Deuxièmement, la rénovation et une approche durable de l’habitat, et plus largement, de l’ensemble du bâti. Troisièmement, la transformation de la mobilité et des transports, premier secteur en termes d’émission de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle régionale. Quatrièmement, travailler sur la durabilité de l’agriculture et des modes de consommation, pilier essentiel de la transition écologique dans une région où 60% du territoire est occupé par des exploitations agricoles. Enfin, agir sur les procédés industriels, sur la gestion des déchets et sur le développement de l’économie circulaire.
*La résilience est la capacité d’un système vivant (écosystème, population, biosphère) à s’adapter aux perturbations.
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